Qui suis-je ?
J'ai grandi sur les bords de Loire en Touraine. « Le jardin de la France » a au grès de mes nombreuses visites des Châteaux de la Loire construit mon attrait pour l’histoire et les jardins. Ces formes parfois labyrinthiques, et ces couleurs accompagnées d’odeurs étaient un jeu pour mes sens dans l’enfance. Synonyme de plaisir, je grandi toujours heureux à l’idée de me retrouver dans un jardin.
En troisième, Je commençais à percevoir les limites du jardin historique. Son aspect figé m’a conduit à effectuer un stage aux Festival des jardins de Chaumont sur Loire avec Gérard Dosba. Travailler la temporalité très brève du jardin éphémère m’a quelque peu frustré. Cependant Chaumont a été pour moi le théâtre d’un jeu avec le réel, où une intention transparaît spatialement. Où le corps dans un espace, les sensations qu’il éprouve sont les desseins d’un projet.
Je me suis dirigé vers un Bac STAV afin de réaliser des stages et rencontrer le milieu professionnel tôt dans ma vie. Je suis parti aux Etats Unis au Missouri Botanical Garden afin de rencontrer un aréopage de styles de jardins vu par une autre culture, du jardin japonais au woodland anglais en travaillant bien sûr dans leur jardin à la française. J’ai pratiqué et appris à composer avec le végétal, à réfléchir au contact d’arbres notamment à des échelles de temps qui me dépassaient. Ce stage fût couplé d’une expérience dans la réserve naturelle de Shaw, où l’écologie et son approche systémique m’ont été introduit. Aussi, je commence à pratiquer une échelle de réflexion plus large au contact de grands espaces. Le jardin commençait à devenir plus complet et se rapprochait à ce moment de ma définition du paysage. Après avoir tenté le concours de Blois, je me suis inscrit en BTS aménagement paysager. Je n’avais pas encore assez de recul sur mes expériences précédentes pour réussir l’entrée dans une école de paysage.
C’est lors de mon BTS, que la pratique technique et les stages en agences de création m’ont donné ce recul. Le travail manuel a en effet puisé l’énergie en moi pour poursuivre mon raisonnement. Sur les conseils de Chilpéric de Boiscuillé, j’ai choisi de faire une année préparatoire pour les concours des grandes Ecoles de Paysage. Suite à l’expérience précédente de Blois, je voulais travailler la représentation graphique, qui jusqu’alors restait à développer. Pourtant tout du long de ce parcours j’ai pratiqué la photographie. Elle m’a suivi dans les étapes de la construction de ce projet personnel/professionnel. Je l’ai réalisé en classe préparatoire de Montreuil, qui nous pousse à nous exprimer par l’art. En 2015, j’ai présenté un travail photographique sur le cadre de l’image au concours de l’école de paysage de Blois devant Jacqueline Osty. Une métaphore de mon questionnement sur le paysage à ce moment.
J’ai été retenu à Blois, puis à Versailles que j’ai choisi. J’ai du affirmer ma main en dessin. En effet l’ENSP de Versailles propose un parallèle plus fort entre le projet de paysage et l’art. Le processus intellectuel pour réaliser mes images photographiques ressemblait de plus en plus à celui du projet paysage. Ma pratique de l’image évolua tout en progressant sur la pratique du projet.
J’ai commencé à ce moment à être fasciné par la pluralité de façons dont l’Homme habite un territoire. Grâces à mes voyages durant mes études et précédemment, j’ai pu comparer de nombreuses manières de cultiver et de construire. Nourri d’exemples allant des Etats Unis à l’Asie du sud en passant par l’Afrique. Je construit mon désir de participer à l’évolution des pratiques de l’homme en échange avec son territoire. Aussi, j’emploie une inspiration artistique, notamment la photographie pour me saisir et comprendre des enjeux à différentes échelles. Comme en atteste mon diplôme, réalisé à Bangkok sur le risque de submersion (Un élan sédimentaire). Ou encore mon travail de mémoire d’études (Photographier le dessein du projet) à Nanterre, proposant un discours par l’image sur les espaces négligés mais convoités par l’urbanisme de demain.
Je suis désormais en mesure de mieux comprendre des enjeux territoriaux, en m’appuyant sur mes bases techniques acquises par le passé. Puis de formuler une échelle de projet adéquate. Une leçon que je n’oublierai pas, est de ne jamais me séparer du jeu et la curiosité de l’enfance qui m’ont conduit jusqu’ici et me guideront encore.