Mes objectifs de mémoire de master en paysage ?
Etudiant à L’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, je frotte connaissances techniques et données sensibles. j’ai choisi de poursuivre dans un mémoire d’étude en remontant l’histoire de la photographie, un art qui mêle là encore étroitement exactitude scientifique et subjectivité du photographe. J’ai cultivé une forme de frustration durant mes études de paysage (BAC STAV, BTS, et DEP) de ne pouvoir communiquer au travers mes recherches photographiques. Je remercie Sonia Keravel, Marceline Delbecq et Olivier Marty pour nous avoir sensibilisé au médium durant ma formation à l’ENSP, pour m’avoir donné l’intuition que ce sujet de mémoire était possible.
Pourquoi la photographie ?
La photographie, le dessin, l’écriture, la danse, l’illustration 3D, la peinture, la lithographie, le théâtre, la vidéographie et le cinéma même... Durant les ateliers d’art plastique, tous ces médiums nous sont tendus comme des protocoles d’expression. Ils sont une palette d’outils pour formuler sa pensée. Donner à voir ses idées. Partager ses sensations. Un langage que le Paysagiste concepteur peut user afin de formuler ses intentions de transformation d’espace. La photographie est l’un de ces langages. Après le croquis, dans nos ateliers projets, elle est le moyen de médiation le plus employé. Mais l’image photographique n’a jamais eu le statut qu’a le dessin dans cette école. Pourtant ses capacités à saisir l’espace, à le retranscrire et le partager en font un outil désigné du paysagiste. La réalité trop évidente de l’image photographique ne sert elle que pendant l’état des lieux ? Est il facile de conduire des images d’un lieu, puis trop difficile par le même biais d’y exprimer ses intentions ?
De La mission Héliographique de 1856 à l’exposition de 2017 Paysages Français : Une Aventure Photographique. Nous réunirons ici les temps de la photographie de paysage, en mettant notre focale sur le cheminement des commandes ou expositions ayant par la recherche photographique sollicités le paysage. Comment la photographie a t-elle ajouté à sa définition le mot art en plus d’être un outil scientifique et documentaire ? En quoi a t-elle contribué à construire une identité nationale ? La photographie a t-elle influencé l’aménagement du territoire ? Nous tenterons dans ce premier temps de mieux comprendre l’ « Empaysagement» photographique.
Puis, nous rentrerons dans la pratique des paysagistes. Pour mettre en lumière les liens entre la photographie et le projet de paysage. Nous verrons un parallèle d’autant plus fort que l’image peut être pratiquée au sein même du projet. Nous remarquerons que photographes et paysagistes travaillent déjà ensembles, il est parfois même peu évident de les distinguer. Quels attributs de l’image sont employés ici, La photographie s’est elle révélée exhaustive dans sa capacité à exprimer un champ disciplinaire et ses outils ? La photographie apparait clairement comme un Langage Humain et ce sont ces derniers qui transforment l’espace.
Enfin j’expérimenterai par la pratique, le langage photographique du concepteur. Je crois à la recherche par l’art. Je pense être en mesure de formuler des questionnements grâce à la photographie, en vue de représenter un premier contact entre un paysagiste et le site et de photographier les intuitions de projet. C’est du terrain que l’identité de la recherche prend forme. C’est de Nanterre que j’expérimenterai un protocole photographie inspiré des temps du projet de paysage. Afin de nourrir mon travail par l’épaisseur de la ville.
L’image photographique est parfois assez large de sens pour y voir ce que l’on cherche à dire. Le danger est là de tomber seulement dans son attribut générique. « La photographie est si réaliste, c’est du travail de l’amener vers un autre niveau. On veut voir autre chose que la réalité.»1